samedi 11 septembre 2010

19 juin 2010 : Une nuit en bande organisée

La nuit la plus longue de l’année, la nuit de la Saint-Jean s’est transformée en nuit la plus courte pour Vincent, Jean-Hervé et moi. En effet, depuis plusieurs années un raid nocturne de 56km et 950 mètres de dénivelé positif est organisé dans les monts du Lyonnais près de Brignais. Il est possible de faire ce raid en individuel, en relais à 2 ou en relais à 5 (trois concurrents peuvent faire le relais à 5 si certains font deux relais)


A trois nous avons donc décidé de nous aligner sur le relais afin de relever ce défi physique et de représenter notre organisme. Nous avons couru les chemins parmi 71 équipes en relais et 108 concurrents en individuel. Objectifs annoncés : réaliser moins de 5h.

Partagés entre appréhension et excitation avant le départ nous avons su faire parler nos capacités de compétiteurs au fure et à mesure de la nuit.

Parti prudemment à 22h lors du premier relais de 11km, Vincent a fait ensuite une très belle deuxième partie malgré la nuit, malgré la boue, malgré les embûches sur le chemin (branches, pierres, racines). Il retiendra de cette expérience le cadre magique d’une course dans les bois éclairé seulement par la frontale et avec pour seul bruit alentours les souffles court de chacun des concurrents.

Le relais m'est passé à 22h57, je pars à toute vitesse pour ce deuxième parcours de 13,5km. Avec un objectif : remonter une partie de la file de lucioles qui dansent devant lui dans la nuit. Avec la distance les écarts se creusent, il faut désormais être bien plus attentif au balisage disposé tous les 100m. De temps à autres quelques coureurs apparaissent au loin.

Il est 00h02, Jean-Hervé se prépare à prendre son quart. J'arrive, le relais est transmis. Ce troisième relais de 11km est majoritairement composé de forêts. Le balisage à l’aide de petites bandes réfléchissantes est certes régulier, mais le risque de se perdre reste effectif. Après une quinzaine de minutes, et une première côte sur un sentier plus large et caillouteux, Jean Hervé se retrouve également seul sous le ciel étoilé, se laissant guider par le halo de la lampe frontale qui balaye le chemin tacheté de grandes flaques d’eau.

Quelques courts passages sur la route permettent de relâcher la concentration tout en persévérant dans l’effort. Une longue partie de cette course se fait en forêt au bord d’un ruisseau.

C’est un environnement à la fois étrange et apaisant. Mais sous l’effet d’une terre gorgée d’eau, la chute est parfois proche.

A 01h00, je prends à nouveau le relais pour une 4ème partie plus difficile, 13,5km avec un dénivelé important et la fatigue qui commence à peser sur les organismes. A mi parcours après une longue partie ascendante de 5km et niché au pied d’une église un bénévole attend avec de quoi se ravitailler. Le bénévole annonce l’équipe 5ème sur 29 relais à 5 engagés. C’est une performance au-delà de toutes les attentes. La deuxième partie qui reprend une partie du parcours de la Saintélyon est moins heureuse, la fatigue se fait sentir. 27km parcourus (en tout) de nuit après une semaine qui aura vu le match interpromo annuel et le gala : ce n’est pas anodin.

2h05, Jean-Hervé repart pour le dernier relais de 7,5km. Rapidement il rejoint un concurrent individuel (futur second). Ils décident de faire la fin ensemble. Au fil de la discussion il s’avère que c’est une pointure de la course à pied. Une rencontre insolite. Sa course est un entraînement, la notre un challenge. Ils en termineront dans le même temps en 4h40 à la 5ème place donc pour l’équipe de l’En3s.

Un petit déjeuner précède le retour à Saint Etienne avec le plein d’images et dans les têtes et de fatigue dans les jambes. Avec une envie déjà : celle de récidiver, de goûter à nouveau à ce sentiment de fierté, d’aboutissement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire