Oui donc la Saintélyon, c'est ça :
http://www.saintelyon.com/course-raid-nocturne/ (voir la vidéo de stade 2 c'est assez instructif)
La Saintélyon a été l'achèvement d'une phase de préparation de presque trois mois. Pendant cette période j'ai énormément progressé, améliorant mes records
sur 10km : 36min30
sur semi : 1h22min07
(rien à voir cependant avec un effort de 70km mais c'est quand même bon pour la confiance)
J'ai même fait un régime sans alcool pendant un mois, c'est dire les efforts consentis pendant cette période où je suis allé courir très fréquemment de nuit afin de m'habituer au noctambulisme, éclairé par une seule lampe frontale.
Enfin, le 6 décembre 2009, le jour de gloire est arrivé. Rassurez-vous je n'ai rien gagné, je ne suis pas passé à la télé. Pour moi la gloire a été d'en terminer, d'avoir à nouveau ce sentiment de dépassement, d'aboutissement d'un cycle.
Pourtant la dernière semaine n'a pas été de tout repos : présentation en colloque et gastro ont été les deux "évènements" majeurs de ces 7 derniers jours si importants lors d'une préparation.
Le samedi soir nous arrivons dans le hall vers 22h30 (oui nous car des fans m'accompagnent! j'en ai même converti certains à la course à pied). Ce hall du parc des expositions de Saint Etienne est donc rempli de coureurs assis, debout ou allongés pour profiter de quelques minutes de repos. Des rires fusent mais on sent bien que la concentration règne. Un quart d'heure avant le départ je décide de me diriger vers la ligne : je ne suis pas le premier mais plutôt l'un des derniers!! Sur les 6000 concurrents en individuel je dois avoir 5000 personnes qui piétinent devant moi. Il est inutile d'essayer de s'approcher tellement la masse est dense Mais au moins il ne fait pas froid.
Le speaker rappelle les consignes puis nous fait allumer nos frontales, c'est impressionnant, plus de 5000 lampes vont briller dans la nuit. Le départ est ensuite donné, il me faut 5min pour franchir la ligne. C'est parti pour 70km avec près de 7 points de ravitaillement (qui sont autant d'étapes dans ma gestion de course)
Saint Etienne- Saint Christo (15,3 km) : Je m'élance et j'ai donc devant une immense file de coureurs, je pars vite afin de respecter les temps intermédiaires que je m'étais fixé (je pensais naïvement pouvoir faire 6h). Doucement je remonte les groupes, rapidement la route s'élève puis la route devient chemin, la progression est plus lente et les dépassements deviennent difficiles et consommateurs d'énergie. Je n'oublie pas de bien boire et bien manger (vous avez de toute façon compris que c'était une de mes passions!!). Je suis entrain de tomber du 35ème étage d'un immeuble et pour l'instant tout va bien : je suis euphorique. En effet le ravitaillement arriver rapidement, je passe sur le tapis chrono en 1h26min aux alentours de la 500ème place.
Saint-Christo-Sainte Catherine (13km) : Cette deuxième partie est entamée sur les mêms bases que la première, nous continuons à monter jusqu'au point culminant que nous franchissons à 810m d'altitude. Les coureurs sont désormais plus espacés, j'ai plus de visibilité sur mes appuis et je peux mieux choisir mes trajectoires. Juste devant moi un coureur chute dans une descente. Tout de suite nous nous arrêtons, il n'a rien, tout va bien. C'est aussi ça la course à pied, des instants de solidarité Nous pouvons repartir. Mon souffle est excellent mais je me rend compte que je bois énormément, je vais voire plus d'un litre d'eau sur cette portion, que j'effectue en 1h07min. Je passe à Sainte-Catherine en 286ème position.
Sainte Catherine – Soucieu ( 17km) : Je continue à tomber de mon immeuble et celà continue d'aller bien. Je cours toujours dans les montées, je suis attentif (surtout celle du bois d'Arfeuilles avec toutes les feuilles mortes qui recouvrent les pierres qui parsèment le chemin). Bientôt nous arrivons au panneau "Arrivée à 35km". Juste après ce panneau je ressens une grosse douleur derrière la cuisse. Je suis assailli par une crampe. Je marche un peu, ça ne part pas. Vais-je finir comme ces concurrents que j'ai dépassé (déjà) emmitouflés dans leurs couvertures de survie? Je pense à tous mes sacrifices et je choisis de continuer coûte que coûte en marchant s'il le faut (soit près de 7h de marche). Je vide toutes mes réserves d'eau et la miracle, la crampe disparaît du moins ponctuellement. Je cours encore près de 20 min jusqu'au ravitaillement suivant où là encore je bois à volonté : je remets de l'essence dans mon moteur et à nouveau je me sens bien. Cependant je dois maintenant marcher dans toutes les côtes. Malgré tout les kilomètres défilent. Vers le 40eme kilomètre, j'entends deux fusées qui arrivent de l'arrière : ce sont les deux premières équipes du relais à 4. Désormais régulièrement des coureurs des relais à 2, 3 ou 4 partis une heure après nous vont me dépasser. J'arrive à Soucieu en 1h53 à la 271ème place.
Soucieu – Beaunant ( 11,5km) : Cette partie me laisse peu de souvenirs, il est près de 5h du matin. Certains kilomètres se font au bord d'une rivière, la fraicheur est très présente et avec la fatigue il commence à faire froid. Je n'ai pas sommeil mais je suis envahi par une certaine lassitude. A Beaunant je fais à nouveau le plein : il ne reste plus que 12km, il faut tenir. Cette portion s'est faite en 1h22, je suis à la 303ème place.
Beaunant-Parc de Gerland (12km) : Mais c'est une côte terrible qui nous attend, avec des passages à près de 20% le long de l'Aqueduc Romain.
Nous descendons ensuite vers Lyon avant de remonter sur Fourvière puis redescendre par les escaliers puis les pavés du vieux Lyon. Nous atteignons le dernier ravito place Bellecour, il ne reste que 5km. Mais ces derniers pas sont interminables le long des quais. Enfin après une dernière allée avec des arbres enguirlandés je rentre dans la Salle des Expo. mes supporters scandent mon nom. Je franchis la ligne en 7h06, 305ème.
Déjà j'ai une certitude : je reviendrais, peut être avec plus d'humilité. Le temps du vainqueur permet de relativiser mon exploit, près de 14km/h (moi 10 seulement). Finalement, le jour de gloire, c'était le sien. Christophe Malardé.
Pas de photo donc, ni de vidéo mais quand même un article dans le journal :
(je suis à gauche num 5450)

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire